Depuis quelques années, Google suit en partie la voie d'Apple : la société développe ses propres puces pour ses smartphones Pixel. Mais selon des rumeurs, Google tenterait aussi de faire la même chose dans le monde des serveurs.
Une intégration propriétaire
Google a moins d'ambition qu'Apple, au moins dans les smartphones. Le Tensor G2 apparu dans les Pixel 7, par exemple, est du même niveau d'intégration que l'Apple A4. Google a en effet combiné dans un système sur puce des composants issus de chez ARM — les CPU et le GPU Mali — avec un modem Samsung, le tout dans une puce gravée par Samsung. Quelques pièces viennent directement de chez Google, comme tout ce qui est dédié à l'IA, mais pour le moment Google n'invente rien. La comparaison avec l'A4 n'est pas anodine : le premier composant de la famille A suivait la même voie, avec un cœur Cortex A8 (ARM) et un GPU PowerVR, dans une puce finalement très proche des modèles Samsung de l'époque.
Dans les serveurs, donc, Google chercherait à proposer ses propres puces à l'horizon 2025. Les informations disponibles indiquent que Google travaille en fait sur deux puces. La première, nom de code Cypress, serait un produit maison développé par la branche israélienne de Google. La seconde, nom de code Mapple, se baserait sur les travaux de Marvell.
Dans les deux cas, la base ne serait donc pas un processeur sous licence de chez ARM, mais bien un processeur « compatible » ARM, à la manière des puces d'Apple depuis l'A6. L'architecture de Marvell, issue de Cavium, porte le nom de ThunderX 3 et les implémentations actuelles disposent de 96 cœurs. Le processeur maison serait le plan A, le second serait un plan B, ce qui montre l'intérêt de Google dans ce domaine : le but est vraiment de devenir indépendant dans ce domaine.
Pour Google, l'intérêt est stratégique, surtout face à Amazon. Actuellement, Google dépend en effet d'Intel et AMD pour les processeurs, tout en développant ses propres puces pour l'accélération IA ou — dans le cas de YouTube — pour la compression vidéo. Amazon, par contre, déploie autant les Xeon et autres EPYC que les Graviton, ses systèmes sur puce ARM. La gamme est déjà à sa troisième itération et intègre 64 cœurs ARM (des Neoverse-V1) dans une seule puce.
Et Apple dans tout ça ?
Pour le moment, tout du moins publiquement, Apple ne propose ses propres puces que dans les appareils mobiles et dans les Mac. Rien n'indique qu'Apple développe ses propres serveurs à base d'ARM ni qu'ils utilisent des puces maison. Il n'est pas exclu que ce soit déjà le cas dans l'ombre, mais officiellement les serveurs Apple n'emploient pas (encore ?) de puces Apple.
Author: Sheri Ramirez
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